CINA/CNF Indigenous Award
Quand j’avais huit ans, ma grande sœur de 12 ans a commencé à manifester des symptômes de grave maladie mentale. Elle s’est débattue pendant des années avec ce problème de santé qui lui a fait vivre de nombreuses expériences traumatisantes. Étant enfant, je voulais absolument l’aider, et au fil des ans, cette volonté s’est transformée en désir de travailler dans le secteur de la santé. Je voulais aider les enfants et les jeunes adultes aux prises avec les mêmes difficultés que ma sœur. Je me suis donc inscrite au baccalauréat en sciences infirmières. Durant l’été 2019, à l’approche de mes examens de première année, ma sœur s’est suicidée à 27 ans. Issue fatale de 15 ans de souffrance, ce décès a été bouleversant pour ma famille et moi. J’ai interrompu mes études pour me remettre de ce choc. Je me demandais si j’avais ce qu’il fallait pour supporter la charge émotionnelle qui vient avec le travail dans les soins de santé. Quand la COVID-19 a frappé Vancouver, je ne pouvais plus rester en retrait face à la pénurie de personnel. J’ai accepté un poste d’intervenante auprès d’un organisme sans but lucratif qui vient en aide aux travailleuses du sexe dans l’est du centre-ville de Vancouver. Ayant constaté que je m’épanouissais dans ce travail intense et difficile sur le plan émotif, j’ai compris que j’avais simplement eu besoin d’un peu de temps pour faire mon deuil. Je suis faite pour être infirmière.
