Extendicare Masters in Gerontology Award
C’est peut-être un cliché, mais je suis devenue infirmière pour aider les gens. Cette profession m’a ouvert les portes d’un monde où les personnes me font confiance pour les aider dans leurs moments de plus grande vulnérabilité. J’ai réalisé l’impact profond que je pouvais avoir sur la vie de mes patients. Ceux-ci m’ont appris qu’il était plus important d’écouter que de parler et m’ont motivée à poursuivre mon apprentissage. Je voulais notamment comprendre comment mieux aider les familles à faire le deuil d’un proche ou simplement accompagner les patients qui doivent faire le deuil de leur santé perdue.
Il y a quelques années, mon père est décédé subitement, sans avoir été malade. C’est à ce moment que j’ai découvert le sens du deuil. Cette expérience traumatisante a orienté mes recherches vers le deuil et la perte. J’ai alors pris connaissance du concept de « deuil privé de droits », c’est-à-dire le deuil non socialement reconnu. Ce phénomène survient quand la personne endeuillée ressent la nécessité de garder son deuil pour elle-même parce qu’elle sent que les autres ne lui reconnaissent pas un motif valable de vivre un deuil. Pourtant, un décès même ancien peut être une cause légitime de deuil, tout comme la perte d’autonomie ou la perte des fonctions corporelles. Le vieillissement est un saut dans l’inconnu qui risque d’isoler les gens et auquel on ne peut pas se préparer, particulièrement dans un cadre de soins de longue durée. En contribuant à une meilleure compréhension du deuil et du soutien de la santé mentale des aînés, j’espère normaliser les sentiments de deuil peu importe dans quelles circonstances ils se manifestent.