Carolyn Sifton Research Grant
Je suis devenue infirmière parce que j’ai été témoin de souffrances injustes et j’ai voulu m’impliquer pour améliorer les choses. Après mes études secondaires, j’ai été bénévole dans un orphelinat et un hôpital à Haïti. À l’époque, bien des enfants arrivaient à l’hôpital à l’article de la mort. Après avoir vu souffrir des bébés dénutris et déshydratés, j’ai demandé à Gladys (infirmière haïtienne fondatrice et directrice de l’organisation) pourquoi les mères ne les allaitaient pas. Sa réponse m’est restée en mémoire. Gentiment et sérieusement, elle m’a résumé l’histoire d’Haïti en me parlant du rôle de l’industrie du lait maternisé dans la dévalorisation du corps des femmes et de l’extrême pauvreté de nombreuses Haïtiennes. Elle m’a fait comprendre qu’il y a plusieurs facettes à la santé et au bien-être et qu’on n’aide pas les patients et leurs proches en les jugeant. J’ai opté pour une carrière d’infirmière parce qu’elle procure des compétences pratiques pouvant sauver des vies et exige une réflexion critique axée sur la résolution des problèmes à l’égard des déterminants de la santé comme l’accès aux soins et à l’eau potable. Depuis 15 ans, j’ai travaillé en santé communautaire, en promotion de la santé et en prévention des maladies pour éviter des souffrances inutiles. Mes recherches sont inspirées par mes expériences cliniques et portent sur les facteurs d’oppression qui créent l’iniquité en santé à l’échelle mondiale et locale. (L’iniquité en santé désigne les inégalités sur le plan de la santé qui sont injustes, indues et modifiables). Ma thèse de doctorat porte sur la façon d’améliorer la prestation, les pratiques et les politiques des soins de santé et des services sociaux afin de favoriser l’équité en santé pour les enfants, les adolescents et leur famille.
